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Xeroderma pigmentosum

    ÉPIDÉMIOLOGIE

    Le Xeroderma Pigmentosum (XP) est une maladie gĂ©nĂ©tique rare, de frĂ©quence 1 sur 100 000 en Asie, au Moyen-Orient ou dans les pays du Maghreb, Ă  1 sur 1 000 000 en Europe ou aux États-Unis. Il y a presque une centaine de malades en France, et probablement entre 5 000 et 10 000 dans le monde, beaucoup d’entre eux n’étant pas identifiĂ©s. Elle se dĂ©clare dans la petite enfance, aussi bien chez les filles que les garçons, par une sensibilitĂ© de la peau extrĂȘme au soleil, mais Ă©galement des yeux, favorisant le vieillissement cutanĂ© prĂ©maturĂ© et le dĂ©veloppement de cancers.

    PHYSIOPATHOLOGIE

    Le XP reprĂ©sente en fait tout un groupe de maladies ayant une hypersensibilitĂ© aux ultra-violets (UV), rayons invisibles Ă©mis par le soleil, mais Ă©galement par certaines lumiĂšres artificielles. Les UV entrainent chez tous les individus, des dĂ©gĂąts sur leurs gĂšnes, qui sont ensuite rĂ©parĂ©s automatiquement, donc sans consĂ©quence. Chez les personnes atteintes de XP, le systĂšme enzymatique de rĂ©paration est dĂ©faillant. L‘anomalie gĂ©nĂ©tique rend inefficace une des protĂ©ines impliquĂ©es dans ce systĂšme de correction.

    Par consĂ©quences, les lĂ©sions UV-induites de l’ADN s’accumulent et peuvent conduire ensuite Ă  des cellules cancĂ©reuses.

    PRINCIPALES MANIFESTATIONS CLINIQUES ET BIOLOGIQUES

    Les premiers signes de la maladie apparaissent dans l’enfance, avec des « coups de soleil » importants suite Ă  des expositions minimes, et des Ă©phĂ©lides (taches de rousseurs) sur le visage, le cou et les zones dĂ©couvertes, avant l’ñge de 2 ans. La peau est plus sĂšche, d’oĂč le nom de la maladie « Xeroderma Pigmentosum ». Ensuite de petites lĂ©sions rouges et rugueuses au toucher peuvent apparaitre. Ce sont des kĂ©ratoses dites actiniques ou solaires ou sĂ©niles, se dĂ©veloppant habituellement chez les personnes ĂągĂ©es, vĂ©ritables lĂ©sions prĂ© cancĂ©reuses. Avant 10 ans, apparaissent souvent des carcinomes baso ou spino cellulaires et des mĂ©lanomes. Sans protection, le risque d’apparition de ces diïŹ€Ă©rentes tumeurs cutanĂ©es est 4 000 fois plus important que dans la population gĂ©nĂ©rale.

    Il y a souvent une attente ophtalmologique comme une conjonctivite chronique ou la crainte de la lumiĂšre (photophobie) conduisant Ă  des techniques d’évitement qui doivent ĂȘtre des points d’appel pour le clinicien.

    Des manifestations neurologiques ou des anomalies du dĂ©veloppement sont plus rares et ne sont associĂ©es qu’à certaines formes de XP. Elles ne sont pas retrouvĂ©es dans les XP habituellement rencontrĂ©s en Europe.

    Enfin, il existe une forme attĂ©nuĂ©e, dite XP variant, moins sĂ©vĂšre, dont l’apparition des premiers signes et le diagnostic sont souvent retardĂ©s.euses.

    MOYENS DIAGNOSTIQUES

    Le diagnostic est souvent Ă©voquĂ© dans la petite enfante devant une extrĂȘme sensibilitĂ© au soleil et l’apparition prĂ©maturĂ©e de taches dans les zones exposĂ©es au soleil. Cependant les « coups de soleils » peuvent ĂȘtre plus discrets et la maladie peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e tardivement par l’apparition des premiers cancers cutanĂ©s. C’est parfois l’ophtalmologiste qui donne l’alarme si conjonctivite et photophobie sont au premier plan.

    La confirmation gĂ©nĂ©tique se fait par l’analyse des gĂšnes responsables de XP, Ă  partir d’un prĂ©lĂšvement sanguin.

    Quand un couple a un enfant atteint, il existe un risque de rĂ©cidive. Si les mutations causales sont identifiĂ©es, un diagnostic prĂ©natal ou prĂ©implantatoire peut ĂȘtre proposĂ©.

    PRINCIPES DU TRAITEMENT

    Il n’existe actuellement aucun traitement curatif. Le traitement est avant tout prĂ©ventif, d’oĂč l’importance d’évoquer au plus tĂŽt cette maladie pour mettre en place une protection efficace contre les rayons UV invisibles de la lumiĂšre du jour mais aussi des lumiĂšres artificielles, seul moyen actuel pour limiter les dĂ©gĂąts non rĂ©parables de l’ADN. Ces mesures de photo-protection imposent un mode de vie astreignant, pour le patient mais aussi pour l’ensemble de sa famille, Ă  l’origine du terme « enfant de la lune ».

    Il est prĂ©fĂ©rable de limiter les sorties en journĂ©e et d’éviter toute source de lumiĂšre artificielle non quantifiĂ©e, surtout les nĂ©ons et les halogĂšnes.

    En cas de doute, on peut vĂ©rifier le rayonnement UV Ă  l’aide d’un dosimĂštre portatif. À l’extĂ©rieur, la photoprotection ne doit pas se limiter Ă  l’application rĂ©pĂ©tĂ©e de crĂšme solaire d’indice Ă©levĂ©. Il faut y ajouter une protection mĂ©canique avec vĂȘtements couvrants, chapeau, gants et lunettes solaires. Des outils adaptĂ©s comme des masques anti UV se dĂ©veloppent grĂące au soutien d’associations de patients*. Il faut aussi Ă©quiper les vitres du domicile de filtres UV, mais aussi ceux des lieux frĂ©quentĂ©s comme l’école et la voiture.

    Une surveillance cutanĂ©e rĂ©guliĂšre doit ĂȘtre mise en place afin de dĂ©truire localement, par azote liquide par exemple, toute lĂ©sion prĂ© cancĂ©reuse et enlever chirurgicalement toute lĂ©sion cutanĂ©e suspecte de carcinome ou mĂ©lanome. L’espĂ©rance de vie des enfants atteints de XP, peu ou non protĂ©gĂ©s, dĂ©passe rarement l’adolescence. Alors que celle des enfants XP protĂ©gĂ©s correctement s’allonge considĂ©rablement.

    CENTRES DE PRISE EN CHARGE

    ➜ Centres de rĂ©fĂ©rence des maladies rares de la peau et des muqueuses d’origine gĂ©nĂ©tique – Sud
    ➜ Centres de rĂ©fĂ©rence des maladies rares de la peau et des muqueuses d’origine gĂ©nĂ©tique (MAGEC) – Nord

    ASSOCIATION PARTENAIRE

    ➜ Les enfants de la lune

    POUR ALLER PLUS LOIN

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